«Demain, je serai le Premier ministre qui garantira de manière indéfectible à chaque fille et à chaque femme de France ses droits et libertés», promettait Jordan Bardella dans une vidéo diffusée le 17 juin. Or la position du Rassemblement national sur ces sujets relève davantage du double discours que de la défense des droits et des libertés des femmes. Les saillies misogynes de certains de ses élus n’étant que la partie émergée de l’iceberg, le RN manifeste régulièrement son hostilité à toute avancée pour les femmes : en 2018, il s’abstenait lors du vote de la loi renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes (dite «loi Schiappa») ; en 2021, il ne prenait pas part au vote de la loi Rixain, sur l’égalité professionnelle ; en 2023, il s’opposait à la proposition de loi «visant à renforcer l’accès des femmes aux responsabilités dans la fonction publique».
Lors du vote au Congrès sur l’inscription de l’IVG dans la Constitution, en mars, si une courte majorité des députés RN a voté pour, dont Marine Le Pen, onze ont voté contre et vingt se sont abstenus – c’est le groupe parlementaire ayant le plus fortement rejeté cette mesure, ce qui n’empêchera pas Jordan Bardella de brandir dans sa fameuse vidéo le vote favorable de Marine Le Pen comme gage féministe.