Le Groupe Action gay et lesbien du Loiret (GAGL45) fait figure de référence en matière de violences conjugales au sein des couples LGBT en France : il s’est emparé du sujet il y a sept ans. En 2014, dans le sillage des violents débats sur le mariage pour tous, qui venaient de traumatiser une bonne partie de la communauté, «on a tâté le terrain et eu des réactions un peu bizarres : pour les militants, les violences conjugales se résumaient au fait que les mecs frappent leurs nanas. On nous répondait “ça n’existe pas”, resitue Charles Desportes-Guilloux. Certaines associations LGBT nous disaient “vous allez faire du tort à la cause”». Le combat fut âpre pour obtenir le droit au mariage et ainsi convaincre que les personnes homosexuelles méritaient la même vie de famille que les hétéros : hors de question, dès lors, de pointer des dysfonctionnements. «Il y a une pression encore plus forte sur les couples homosexuels de réussir leur couple», analyse Christophe Desportes-Guilloux.
«Moins les personnes sont nombreuses et plus les difficultés sont importantes»
Le GAGL45 est donc parti seul, en créant des flyers rappelant que «la violence conjugale concerne TOUS les couples». Une démarche issue du terrain, l’asso orléanaise recevant de temps à autre des personnes sous l’emprise de leur conjointe ou conjoint. Mais pas par milliers, une dizaine de cas depuis 2014. «On ne mène que des combats marginaux, par définition. Mais moins les personnes sont nombreuses et plus les difficultés sont importantes», assure Christophe Desportes-