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Les hommes face au procès des viols de Mazan : «C’est un fait divers, pas une généralité»

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Alors que le procès de Dominique Pelicot et 50 autres accusés permet de soulever la question, plus large, de la domination masculine, peu d’hommes sollicités par «Libération» interrogent leurs propres comportements.

A la cour criminelle du Vaucluse, lors du procès des viols de Mazan, jeudi. (Patrick Gherdoussi/Libération)
Publié le 04/10/2024 à 6h35

Leurs mots se ressemblent, comme s’il existait un script que chacun adapterait plus ou moins. Il y a d’abord la condamnation des faits reprochés à Dominique Pelicot et aux 50 autres hommes, poursuivis pour viols aggravés devant la cour criminelle départementale du Vaucluse. Puis, la distanciation. En résumé, «ce n’est pas moi, ce n’est pas nous, c’est l’autre». A Paris, Avignon et Saint-Etienne, treize hommes – rencontrés au hasard des rues pour éviter les biais – nous ont partagé leurs réflexions face à ce que beaucoup perçoivent comme le procès de la masculinité. Assis près d’une aire de jeux, à Saint-Etienne, Marc recadre : «C’est un fait divers, pas une généralité.» Avant de se contredire : «Ça révèle l’instinct de l’homme.» Le retraité de 85 ans, dont la voix peine à couvrir les cris d’enfants, dénonce d’ailleurs une part d’indécence dans «l’exposition quotidienne» du calvaire de Gisèle Pelicot, violée par son mari et des dizaines d’inconnus recrutés en ligne, alors qu’elle était sédatée.

Au milieu d’un autre vacarme, celui de la gare de Lyon, à Paris, Ale