Après l’homophobie, le sexisme ? Devant une assemblée de jeunes prêtres mercredi 29 mai, le pape François aurait affirmé que «les ragots sont une affaire de femmes», ajoutant par la suite «on porte le pantalon, il faut dire des choses», a rapporté le site d’information catholique Silere Non Possum jeudi 30 mai. Selon le directeur du média, Marco Perfetti, l’échange a été enregistré et plusieurs participants à cette réunion à huis clos confirment ces déclarations. Le média serait en possession d’un «enregistrement du pape disant cela».
Cette nouvelle déclaration pour le moins problématique serait survenue seulement quelques heures après que le souverain pontife a présenté ses excuses pour des propos homophobes. Au cours de l’assemblée de la Conférence épiscopale italienne la semaine dernière, le souverain catholique argentin aurait invité les évêques à ne pas accueillir dans les séminaires les personnes ouvertement homosexuelles, disant qu’il y avait déjà trop de «pédés».
Le Vatican a par la suite formulé des excuses officielles : «Le pape n’a jamais eu l’intention d’offenser ou de s’exprimer avec des propos homophobes et adresse ses excuses à ceux qui se sont sentis offensés par l’utilisation d’un mot.» Une demande de pardon qui ne concernait donc que la forme et pas le fond du propos.
Billet
François a eu des déclarations ambivalentes au sujet des femmes depuis le début de son pontificat. Ce n’est pas la première fois qu’il dérape. Comme le rappelle le Guardian, il avait par exemple déclaré en 2013 «soyez une mère et non une vieille fille», et avait qualifié, un an plus tard, la nomination de plusieurs femmes à la commission théologique internationale du Vatican de «fraises sur le gâteau».
Mais le pape avait aussi soutenu les femmes, comme quand il appelait en avril à «prier pour que la dignité et la valeur des femmes soient reconnues dans toutes les cultures, et pour que cesse la discrimination à laquelle elles sont confrontées dans diverses parties du monde». Il a aussi accordé une plus grande place aux femmes dans l’Eglise, comme le rappelle la Croix : en juillet 2022, «trois femmes étaient nommées membres du dicastère (ministère) pour les évêques, poussant pour la première fois les portes d’une institution composée uniquement d’hommes».