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Les violences sexistes et sexuelles en milieu scolaire dans l’angle mort de l’Education nationale

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Un sondage de l’ONG Plan International France, révélé par «Libération», pointe la difficile prise en compte de ces violences, loin d’être marginales en milieu scolaire. Le personnel éducatif et les associations appellent à prendre le sujet à bras-le-corps.
Lors d'une marche contre les violences sexistes et sexuelles organisée par des collectifs étudiants, le 6 mars 2021 à Paris. (Fiora Garenzi /Hans Lucas. AFP)
publié le 24 janvier 2024 à 17h56

C’est un poids que personne ne devrait avoir à porter, une crainte qui ne devrait jamais jalonner le chemin de l’école. Pourtant, selon un sondage OpinionWay pour l’ONG Plan international France révélé par Libération, 30 % des 1 000 jeunes filles et jeunes femmes interrogées fin 2023 ont déjà eu peur d’être victimes de violences sexistes et sexuelles (VSS) à l’école. Près d’une sur trois a déjà été victime de VSS ou de cyberharcèlement dans ce cadre et 60 % connaissent une élève victime. «Les violences de genre à l’école constituent l’un des principaux obstacles au droit des enfants. Si l’école n’est pas un lieu sûr, ça va entraver leur éducation et donc tout leur avenir», appuie Diane Richard, porte-parole de l’ONG. Si le harcèlement scolaire fait l’objet d’une attention croissante au sein de l’Education nationale, les violences sexistes et sexuelles s’entrecroisant parfois avec le harcèlement restent, elles, toujours dans l’angle mort.

Marie (1) a 16 ans lorsqu’elle se confie à l’association féministe En avant toute(s), qui répond aux jeunes par tchat sur son site gratuit et anonyme commentonsaime.fr. Elle y décrit les violences subies au collège de la part de garçons plus âgés. «Ils m’ont touchée», écrit-elle en parlant aussi d’une pression pour effectuer des actes sexuels tarifés, qu’elle a refusés. Dans son établissement, «quand ils l’ont su, on m’a beaucoup dit que c’était de ma faute», retrace-t-elle.