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Libération
Décryptage

Les violences vicariantes, ou quand «le conjoint utilise les enfants comme un moyen de torture contre sa femme»

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Violences conjugalesdossier
Dans certains cas de violences conjugales, l’agresseur peut s’en prendre aux enfants pour faire du mal à sa victime. Des cas de «violences vicariantes» qui relèvent du «contrôle coercitif». Deux notions encore trop méconnues en France.
Devant l'immeuble où un homme a défenestré ses deux enfants avant de se jeter lui aussi par la fenêtre, à Paris, le 6 juillet. (Sameer Al-Doumy/AFP)
publié le 7 juillet 2024 à 18h38

Dans le XIVe arrondissement de Paris, samedi, un homme a défenestré ses deux enfants nés en 2019 et 2021 avant de se jeter lui aussi par la fenêtre. Il est mort, les enfants sont en urgence vitale. Selon une source policière citée par l’AFP, le geste de cet homme est vraisemblablement survenu à la suite d’une dispute avec sa compagne. Si, à l’heure actuelle, peu d’éléments de l’enquête permettent de tirer des conclusions avec certitude, la mention d’une dispute familiale peut faire penser à un cas de «violences vicariantes», notion née en Espagne ces dernières années et encore très méconnue dans la société française.

La psychologue Sonia Vaccaro la définissait ainsi auprès du magazine Causette il y a plusieurs semaines : «Une violence exercée contre une femme, par le biais de ses enfants, avec l’objectif de la faire souffrir.» «Dans ce genre d’affaires, le conjoint utilise les enfants comme un moyen de torture contre sa femme. Les enfants sont victimes mais les violences sont là pour détruire les femmes», précise à Libé Claire Bourdille, fondatri