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L’index de l’égalité professionnelle, une copie biaisée à corriger

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Cinq ans après sa création, le Haut Conseil à l’égalité confirme dans un rapport publié ce jeudi 7 mars les fondations fragiles de cet outil, camouflant davantage les inégalités qu’il ne les révèle.
Manifestation à Nantes, le 31 janvier 2023. (Maylis Rolland/Maylis Rolland)
publié le 7 mars 2024 à 16h13

Il a indéniablement manqué sa cible. Avec, en 2022, 23,5 % d’écarts de salaires entre les femmes et les hommes, près de 15 % à temps de travail égal selon l’Insee, l’index de l’égalité professionnelle n’accompagne qu’une lente décrue de ces inégalités dans les entreprises du privé, bien loin de l’ambition affichée d’y mettre un terme. Cinq ans après sa création par Muriel Pénicaud, alors ministre du Travail, une évaluation du Haut Conseil à l’égalité (HCE) confirme ce jeudi 7 mars les fondations fragiles de cet outil, camouflant plus qu’il ne révèle. En témoigne la fanfaronnade de certaines sociétés ayant décroché – en s’autoévaluant, et donc en s’attribuant elles-mêmes leur gommette «très bien» – une note de 90 à 95 sur 100. Si le seuil critique des sanctions est fixé à 75 sur 100, dépasser les 90 ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’inégalités. En 2023, la moyenne était de 88. C’est dire si le niveau d’exigence, que le HCE appelle à relever, est ridiculement bas.

Le temps partiel ignoré

Son spectre est aussi largement restreint : seulement 1 % des entrepr