Il était resté coi sur l’affaire. Emmanuel Macron ne s’était pas exprimé depuis la diffusion dans Envoyé spécial sur France 2, jeudi, des témoignages de femmes accusant Nicolas Hulot de violences sexuelles. Et l’ouverture d’une enquête préliminaire visant l’ex-ministre de la Transition écologique, pour des faits de viol et d’agressions sexuelles. Selon plusieurs médias, le chef de l’Etat a fini par commenter l’affaire ce mercredi matin. «Il faut que la parole se libère et c’est très bien qu’elle se libère», a-t-il déclaré en introduction du Conseil des ministres, alors que d’autres femmes se déclarant victime de l’ex-icône de l’écologie ont apporté leurs témoignages depuis les révélations d’Envoyé spécial.
— Sébastien Tronche (@S_Tronche) December 1, 2021
Mais Emmanuel Macron a mis en garde : «La justice ne se fait pas dans les médias, pas dans les tribunaux médiatiques.» Et le Président de poursuivre : «La position du gouvernement sur ce sujet est constante. Nous n’accepterons jamais une société de l’opacité ou de la complaisance. Et nous ne voulons pas non plus d’une société de l’inquisition. Alors l’enjeu, c’est de faciliter et d’accompagner la libération de la parole, le recueil des plaintes, l’efficacité de la justice. Nous avons énormément fait pour cela et nous allons continuer à agir résolument dans ce sens», s’est-il autocongratulé. Passant un peu vite sur le soutien sans faille que plusieurs ministres, dont Marlène Shiappa, alors chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, avaient apporté à leur collègue lors de la révélation en 2018 d’une première affaire de viol présumé visant Nicolas Hulot dans l’hebdomadaire Ebdo.
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«Il y a des témoignages supplémentaires qui s’ajoutent, qui n’étaient pas connus à l’époque», s’est défendu pour Gabriel Attal sur BFM le lendemain de la diffusion du documentaire d’Envoyé spécial. De son côté Marlène Schiappa a cette fois appelé la justice à se saisir du dossier. Le garde des Sceaux, Eric Dupont-Moretti – même si ce dernier affirme s’interdire ès fonction toute consigne directe – a embrayé en ce sens. Non pour questionner la prescription, dont le délai a déjà été allongé dans ce type d’affaires ces dernières années, mais pour tenter, comme dans d’autres dossiers, d’identifier de nouvelles victimes potentielles.