Il s’agissait de «poser un interdit social clair» et de «l’accompagner de pédagogie». C’est en ces termes que Marlène Schiappa décrivait l’objectif poursuivi par la loi du 3 août 2018, créant l’infraction d’outrage sexiste, destinée à lutter contre le harcèlement de rue. «L’enjeu est grave : c’est celui de la liberté des femmes de circuler librement dans l’espace public», estimait encore l’ex-secrétaire d’Etat en charge de l’Egalité entre les femmes et les hommes, dans le Parisien. Sifflements, demandes insistantes, remarques salaces : depuis cinq ans, «le fait d’imposer [à autrui] tout propos ou comportement à connotation sexuelle ou sexiste qui porte atteinte à sa dignité en raison de son caractère dégradant ou humiliant ou crée une situation intimidante, hostile ou offensante» constitue un outrage sexiste, passible d’une amende pouvant aller de 1 500 à 3 750 euros, en cas de circonstances aggravantes ou de récidive. Depuis avril, l’amende maximale pour outrage sexiste aggravé a d’ailleurs été majorée, notamment si les faits sont commis par une personne ayant autorité, en groupe, ou sur un mineur de moins de 15 ans.
«Continuum des violences»
Cinq ans presque jour pour jour après l’entrée en vigueur de cette loi, «l’interdit social» a-t-il porté ses fruits ? «Le bilan est