Trois jours après les violents affrontements qui ont émaillé la journée internationale des droits des femmes, la préfecture de police contre-attaque. La manifestation du 8 mars à Paris avait été troublée par des heurts entre des militants pro-palestiniens et le service d’ordre de la communauté juive (SPCJ). En réponse, le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a annoncé ce lundi 11 mars avoir saisi la justice après des «jets de projectiles et des insultes» contre des femmes juives du collectif «Nous vivrons», exfiltrées du cortège parisien. «Nous avons identifié les auteurs», a-t-il ajouté sur France 2.
Reportage
Qualifiant ces faits de «graves», il a expliqué qu’il y avait eu «d’abord des insultes, puis des jets de projectiles» contre des membres de ce collectif, créé au lendemain de l’attaque du Hamas le 7 octobre contre Israël. «On a dû extraire, exfiltrer ce collectif. C’est intolérable», s’est lamenté le préfet. Aux slogans du collectif «Libérez les otages» ont répondu ceux de «Palestine vaincra» lancés par d’autres manifestants. Des invectives ont été échangées entre les deux groupes, qui ont brièvement dégénéré en bousculades et échanges de coups de poing. Les forces de l’ordre sont intervenues pour permettre le départ du cortège des militantes de «Nous vivrons».
Pas de blessés
Selon la préfecture de police, «300 militants pro-palestiniens se sont opposés à 200 membres du service d’ordre du SPCJ, sans occasionner de blessés». Les deux «camps» ont livré des versions divergentes quant à l’origine des heurts. Libération a pu consulter des images qui retracent ces violences minute par minute, et reconstituer les événements.
Laurent Nuñez est également revenu sur des appels à tuer des policiers, proférés durant cette même manifestation et pour lesquels le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a saisi la justice dimanche. Des manifestants ont scandé «le kérosène, c’est pas pour les avions, c’est pour brûler les flics et les fachos». Ce sont «des propos inqualifiables, intolérables, ce sont des menaces de mort», s’est indigné le préfet de police. Ceux qui ont proféré «ces menaces de mort» étaient «des partisans du désordre» appartenant «à la mouvance très probablement d’ultragauche», a-t-il affirmé, sans pour autant avancer une quelconque preuve qui confirmerait ses propos.