Quand Adélie (1) a entamé les démarches pour une PMA clandestine en France, en novembre 2020, elle a suivi la procédure indiquée par des groupes Facebook : contacter une banque de sperme pour obtenir une liste de gynécologues acceptant de pratiquer des inséminations avec le sperme d’un donneur (IAD) dans leur cabinet. C’est qu’Adélie, 34 ans, avocate parisienne célibataire, n’est pas éligible à la PMA légale, ce qui pourrait changer avec le retour de la loi bioéthique à l’Assemblée ce lundi. «J’ai appelé le premier, spécialiste de la procréation, il a dit que l’insémination coûterait 500 euros en liquide». Les deux autres lui demandaient 300 et 400 euros en liquide aussi. «Je me suis dit que c’était pareil pour tous», conclut-elle.
Payer au noir prive la patiente de tout remboursement par la Sécurité sociale mais permet au gynécologue d’arrondir ses fins de mois grâce à un acte relativement simple qui consiste à introduire une petite quantité de sperme dans l’utérus à l’aide d’un cathéter. Durée de l’acte : 10 minutes. Le cathéter coûte dix euros en pharmacie. La «paillette» de sperme (un petit tube de 5 millilitres), avec la livraison dans son container d’azote pour la garder cryogénisée, coûte entre 900 et 1 500 euros, à la charge de la patiente. Adélie a choisi un donneur non anonyme pour que son futur en