Menu
Libération
Relogement

«Partir, c’est terriblement difficile» : un bailleur social aide les femmes victimes de violences conjugales à «décohabiter» et à se loger

Article réservé aux abonnés
Face au manque de places d’hébergement d’urgence et à la difficulté pour les victimes de violences conjugales de quitter le foyer, un dispositif mis en place par l’Etat, Paris Habitat et l’association Esperem aide à leur prise en charge et à leur relogement.
Dans un foyer pour femmes victimes de violences à Strasbourg en 2021. (Genevieve Engel /Hans Lucas)
par Elisa Boyer
publié le 29 mai 2024 à 8h31

Un parquet tout juste ciré, des murs blancs qui dégagent une odeur de peinture fraîche, un petit balcon permettant de respirer l’air frais. Même vide, il est facile d’imaginer ce T5 devenir un véritable foyer. Dans quelques semaines, cet appartement parisien accueillera une femme victime de violences conjugales ayant bénéficié du programme «Accompagner et loger des victimes de violences intrafamiliales». Tout juste mis en place par l’un des principaux bailleurs sociaux de la ville, Paris Habitat, avec l’association auprès des publics vulnérables Esperem, le tout en collaboration avec la Direction régionale et interdépartementale de l’hébergement et du logement (Drihl), il met à disposition de 95 femmes des HLM du bailleur social sur lesquels elles seront prioritaires. En parallèle, Esperem assurera un suivi psychologique et pratique du bénéficiaire et de ses proches. Objectif : anticiper la période d’incertitude qui vient avec la décohabitation d’une personne victime de violences.

«Décohabiter», dans une situation de violences intrafamiliales, c’est quitter le foyer pour s’éloigner du proche violent. Cette période peut être délicate. En 2021, selon un rapport de la Fondation des femmes et la Fédération nationale solidarité femmes, 54 % des femmes victimes de violences conjugales souhaitent quitter le foyer pour mettre fin aux violences lorsqu’elles appellent le numéro national d’aide aux femmes victimes de violences. Mais, selon ce même rapport, seulement 12 % des demandes d’