Menu
Libération
Billet

«Pendant dix ans je n’ai jamais envoyé une fille en stage chez TF1»: l’affaire PPDA et les carrières entravées

Article réservé aux abonnés
Violences sexuelles : elles accusent PPDAdossier
Dossiers liés
Que penser du fait qu’une génération entière s’est vue barrer l’accès à l’une des plus grandes rédactions télé de France pendant une décennie, à cause de la présence du journaliste? Comment quantifier ces carrières empêchées, ces stages non faits, ces contrats non signés?
Comme l’a écrit la journaliste et autrice Cécile Delarue : «Plusieurs générations de femmes n’ont pas eu accès à la carrière qu’elles auraient pu espérer parce qu’il leur fallait d’abord échapper à [PPDA].» (Dreamway productions/FTV)
publié le 29 avril 2022 à 15h52

C’est une séquence de l’excellent reportage «PPDA, la chute d’un intouchable», diffusé dans la non moins excellente émission Complément d’enquête, sur France 2. Face caméra, l’ancienne directrice des études de l’Institut pratique de journalisme (IPJ), Catherine Lambret, se confie. Elle qui a officié dans cette école professionnalisante pendant vingt ans, de 1982 à 2002, égrène ses souvenirs. Dès l’année scolaire 1983-1984, raconte-t-elle, elle n’a envoyé «que des garçons» en stage, là où «PPDA pouvait être». Que ce soit chez Antenne 2 ou chez TF1. Pourquoi ? Parce que «l’ensemble des journalistes de la rédaction de l’époque disaient qu’il ne fallait pas rester à la rédaction de TF1 en fin de journée, être la dernière à partir, sinon PPDA risquait de se jeter sur vous». Et c’est ainsi qu’elle lâche cette phrase glaçante : «Pendant dix ans, je n’ai jamais envoyé une fille en stage chez TF1.»

Principe de précaution

C’est aussi cela, l’affaire PPDA. Derrière les accusations de violences sexuelles