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Interview

Philippe Brun sur les familles monoparentales : «Un sujet social aussi écrasant que totalement invisibilisé»

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Un groupe de travail transpartisan à l’Assemblée, initié par le député socialiste Philippe Brun, se penche à partir de ce mardi sur la question des foyers monoparentaux. Souvent précaires, ces parents, dont 82 % de femmes, restent à l’écart des services publics.
A l'association MaMaMa, de solidarité d'urgence pour femmes isolées et de leurs bébés, en décembre 2020, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). (Albert FACELLY/Photo Albert Facelly pour Libération)
publié le 9 octobre 2023 à 20h50

Député socialiste de l’Eure, Philippe Brun lance ce mardi un groupe de travail transpartisan à l’Assemblée nationale sur les familles monoparentales, composées pour 82% de femmes seules avec un ou plusieurs enfants, selon l’Insee. A l’aide de députés de tous bords politiques, à l’exception du RN, ce groupe devrait accoucher d’une proposition de loi commune en «février-mars» et faciliter l’accès aux services publics pour ces familles.

Comment en êtes-vous venu à diriger un groupe de travail sur les familles monoparentales ?

C’est un sujet orphelin de la vie politique française et pourtant il est écrasant, dès qu’on ouvre une permanence d’élu, dès qu’on regarde la file des rendez-vous dans les centres communaux d’action sociale. Qui, aujourd’hui, remplit le Secours populaire, le Secours catholique et les Restos du cœur ? Des mères célibataires. Qui représente aujourd’hui entre 30% et 40% des allocataires du RSA ? Les mères célibataires. Qui est venu exprimer sa colère très majoritairement sur les ronds-points des gilets jaunes ? Des mères célibataires. Les familles monoparentales