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Aide aux victimes

Plus de 26 000 victimes de violences conjugales ont bénéficié en huit mois de l’aide universelle d’urgence

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Le secrétaire d’Etat à l’Egalité entre les femmes et les hommes a annoncé jeudi 7 novembre, que 26 000 victimes ont reçu une aide financière depuis sa mise en place le 1er décembre 2023 jusqu’en juillet 2024. L’Etat a déboursé 23 millions d’euros et compte bien muscler ce budget à l’avenir.
Le montant de l'aide varie entre 240 et 13 350 euros, en fonction des ressources du demandeur et du nombre d’enfants de moins de 21 ans à charge. (martin Bureau/AFP)
publié le 8 novembre 2024 à 12h57

L’aide universelle d’urgence pour aider les victimes de violences conjugales à quitter leur domicile a été attribuée à 26 525 personnes en huit mois, a annoncé jeudi 7 novembre Salima Saa, la secrétaire d’Etat à l’Egalité entre les femmes et les hommes. Prévue par la loi du 28 février 2023, cette aide financière d’urgence, effective depuis le 1er décembre 2023, doit être attribuée sous trois à cinq jours, pour aider le demandeur à quitter rapidement le domicile et pour faire face à ses dépenses immédiates.

L’unique prérequis pour bénéficier de cette aide est d’attester de ces violences avec un justificatif de moins d’un an, comme un dépôt de plainte. Mais peu osent pousser les portes des commissariats et porter plainte dans les temps. En 2023, le ministère de l’Intérieur a enregistré une hausse de 10 % des victimes violences conjugales en 2023, soit 271 000 personnes qui se sont présentées dans un commissariat ou une gendarmerie. En 2023, l’enquête de terrain «Vécu et ressenti en matière de sécurité» (VRS) rapporte de son côté que 14 % des victimes de violences conjugales ont porté plainte pour les faits qu’elles ont subis l’année précédente.

Une fois que le dossier a été validé, l’aide financière est versée par les Caisses d’allocations familiales et les caisses de la MSA (Mutualité sociale agricole). Ce montant varie entre 240 euros et 1330 euros, en fonction des ressources du demandeur et du nombre d’enfants de moins de 21 ans à charge. Par ailleurs, selon le profil financier et social de la victime, cette aide se présente sous la forme d’une allocation non remboursable ou bien d’un prêt sans intérêt. Dans ce dernier cas, si l’auteur des violences est condamné par la justice il pourra être amené à le rembourser à la place de la personne qui en a bénéficié. Depuis sa mise en place en décembre 2023, il y a eu «206 prêts, pour un montant moyen de 869 euros», a précisé Salima Saa devant la Délégation aux droits des femmes du Sénat le 7 novembre.

Au total, l’Etat a déboursé 23 millions d’euros sur huit mois pour venir en aide à 26 000 personnes, et compte bien muscler ce budget à l’avenir. L’exécutif a prévu d’augmenter de 10,4 % les crédits du programme «Égalité entre les femmes et les hommes» prévus dans le projet de loi de Finances, qui s’élèveront ainsi à 85,1 millions d’euros soit un ajout de 7,7 millions d’euros. La secrétaire d’État a rappelé que cette augmentation «dans un contexte de réduction drastique des dépenses», servirait à «accompagner la mise en œuvre de l’aide universelle d’urgence».

Correction le 24 novembre, à l’avant dernier paragraphe, du montant maximum de l’aide.