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A la barre

«Pourquoi ce n’est pas à vous que vous avez mis le feu si vous étiez désespéré ?» : au procès du féminicide de Chahinez Daoud, Mounir B. face aux faits

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Au quatrième jour d’audience jeudi 27 mars, Mounir B. persiste à multiplier les logorrhées fantasques, les provocations complotistes, les dénégations et minimisations diverses, sans la moindre empathie pour sa victime. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
Des militantes manifestant devant le palais de justice de Bordeaux avant le début du procès, le 27 mars 2024. (Rodolphe Escher/Libération)
publié le 27 mars 2025 à 20h40

Elle souriait. Un peu après 18 heures, lorsque Chahinez Daoud est sortie de chez elle, ce 4 mai 2021, à Mérignac, elle riait même. Depuis quelques jours, elle ne voyait plus roder celui dont elle avait demandé le divorce, Mounir B. «Elle était apaisée, elle cuisinait avec ses enfants, invitait ses amies à manger», témoigne jeudi 27 mars Faïza (1), l’une de ses sœurs, qui s’est constituée partie civile aux côtés de ses parents, de l’ensemble de la fratrie et des enfants de la défunte. Poursuivi devant la cour d’assises de Gironde pour assassinat après l’avoir brûlée vive, Mounir B. se souvient bien de ses éclats de bonheur, scrutés depuis sa fourgonnette, aménagée avec des œilletons invisibles de l’extérieur, depuis laquelle il la surveillait depuis des heures. «C’est son sourire à 18 heures qui a tout déclenché», appuie l’expert psychologue à la barre.

Interrogé sur les faits jeudi après-midi, Mounir B. pointe toujours ce sourire comme un élément déclencheur. «J’attendais juste le mot pardon», embraye-t-il ensuite pour les deux balles tirées dans les jambes de Chahinez. «Elle m’a trahi.» Il accumule les contradictions, assurant être venu pour voir ses enfants, avant d’arguer qu’il était «parti pour voir son amant». «Je vais vous dire la vérité, je suis venu lui f