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Solidarité

Précarité infantile: à Saint-Denis, l’association MaMaMa et la mairie se déchirent

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L’organisme de lutte contre la précarité infantile a reçu l’ordre de quitter ses locaux avant l’été, alors qu’ils étaient prêtés jusqu’alors gracieusement par la mairie. Celle-ci met en avant des raisons économiques.
L'Association MaMaMa aide les femmes isolées et de leurs enfants depuis mars 2020. (Albert Facelly/Libération)
publié le 26 juillet 2022 à 9h03

«Couches, lingettes, lait… Tout ce dont mon bébé a besoin, j’y ai droit ici, témoigne Kamissa, bénéficiaire et bénévole, sa fille Assia portée dans le dos grâce à un drap noué autour de la taille. Cette situation me fait très mal au cœur, mais aujourd’hui, je n’ai pas envie de pleurer.» Ce lundi, dans les locaux de l’association MaMaMa, situés à Saint-Denis, la vie continue, mais une épée de Damoclès plane au-dessus de la tête de ses bénéficiaires.

Depuis mars 2020, cette association de lutte contre la précarité infantile a aidé 70 000 mères de famille à accéder aux produits les plus nécessaires pour élever leurs enfants. Mais le hangar de 1 200 m², mis à disposition sans frais par la mairie et l’intercommunalité Plaine Commune, ne permettra bientôt plus d’accueillir MaMaMa. Elle a reçu l’ordre le 19 juillet d’évacuer les lieux, dans lequel sont stockés et distribués ces kits depuis juin 2020.

«On est tombées des nues»

Initialement, l’association occupait cet immense entrepôt grâce à des conventions d’occupation temporaire à titre gratuit, renouvelées régulièrement. Sentant le vent tourner ces derniers mois, MaMaMa a d’abord proposé de payer 1 000 puis 5 000 euros de loyer. «Une réunion a eu lieu en décembre 2021. On nous a alors demandé 18 000 euros de loyer… par mois. On est vraiment tombées des