Menu
Libération
Récit

Féminicide de Chahinez Daoud : un meurtre si prévisible en procès

Article réservé aux abonnés
Féminicide de Chahinez Daouddossier
Dossiers liés
Le procès de Mounir B., jugé pour après avoir tiré au fusil puis mis le feu à sa femme sur la voie publique, s’ouvre lundi 24 mars devant les assises de Gironde. Précédé de nombreuses alertes, ce meurtre est devenu emblématique des manquements dans la prévention des violences conjugales.
Chahinez Daoud a grandi au bord de la Méditerranée, à Ain Taya, en Algérie. (Marion Parent/Divergence)
par Eva Fonteneau, correspondante à Bordeaux et Marlène Thomas Decreusefond
publié le 23 mars 2025 à 21h05

Pour beaucoup, il ne restera de Chahinez Daoud qu’une vision d’horreur : celle d’une femme de 31 ans allongée sur le trottoir, à Mérignac (Gironde), une balle tirée dans chaque cuisse, que son mari, Mounir B., arrose d’un liquide inflammable. Celle d’une femme immolée par le feu sur la voie publique, près de son domicile, le 4 mai 2021 peu après 18 heures. Celle dont les cris d’alerte n’ont pas été entendus et dont la mort aurait sans doute pu être évitée. Celle dont l’époux, mis en accusation du chef «d’assassinat», sera jugé devant la cour d’assises de Gironde du 24 au 28 mars, encourant la réclusion criminelle à perpétuité.

Le féminicide, en fauchant la vie d’une femme, dérobe aussi son humanité, celle qu’elle a été, celle qu’elle aurait dû continuer à être. Il l’efface. «Contrairement aux accusés, il n’y a pas d’enquête de personnalité réalisée pour les victimes. Ce qui a pour effet de les réduire à l’acte qu’on leur a infligé. J’ai demandé qu’on en diligente une», pose Julien Plouton, avocat des parties civiles, dont font partie les parents de Chahine