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Réaction

Propos de Depardieu : «odieux» et «inacceptables» selon Aurore Bergé, qui défend Emmanuel Macron

Nouvellement ministre déléguée à l’Egalité femmes-hommes, Aurore Bergé a estimé dimanche 14 janvier que les propos de Gérard Depardieu diffusés en décembre étaient «odieux» et «inacceptables». La ministre a également défendu Emmanuel Macron, accusé d’avoir soutenu l’acteur.
Gérard Depardieu à Cannes en 2015. (Thibault Camus/AP)
publié le 14 janvier 2024 à 18h17

La ministre déléguée à l’Egalité femmes-hommes et à la Lutte contre les discriminations, Aurore Bergé, a jugé ce dimanche 14 janvier «odieux» les propos de Gérard Depardieu diffusés en décembre à la télévision tout en estimant qu’Emmanuel Macron n’a aucunement exprimé du «soutien» à ces paroles misogynes de l’acteur.

Interrogée dimanche sur LCI sur ce soutien du chef de l’Etat, Aurore Bergé a affirmé ne pas avoir «entendu le président de la République, à aucun moment, dire que les propos qui avaient été tenus par Gérard Depardieu méritaient un quelconque soutien et une quelconque défense». «Les propos qu’il [Gérard Depardieu, ndlr] a tenus dans une émission sont des propos qui sont odieux, inacceptables. Point. Il n’y a rien à défendre dans les propos qui ont été les siens et personne ne les a défendus, personne évidemment dans le gouvernement, ni le président de la République», a ajouté la ministre déléguée à l’Egalité femmes-hommes.

Le chef de l’Etat est critiqué par les associations féministes pour avoir apporté en décembre son soutien à la star de cinéma, mis en examen pour viols et visé par trois plaintes pour agression sexuelle ou viol, des accusations qu’il réfute. Emmanuel Macron avait notamment dénoncé une «chasse à l’homme» contre Gérard Depardieu, un «immense acteur» qui «rend fier la France», quelques jours après la diffusion d’un documentaire choc sur France 2 truffé de remarques insultantes, à caractère sexuel, de l’acteur. «La question, c’est surtout comment on agit» sur les féminicides et sur les agressions sexuelles, a souligné Aurore Bergé.

Rachida Dati beaucoup plus prudente

La prise de parole de la ministre déléguée a au moins le mérite d’être claire sur les propos de Gérard Depardieu, ce qui n’est pas le cas de ceux de sa nouvelle collègue, Rachida Dati. La ministre de la Culture s’en tient de son côté à un prudent équilibre, dénonçant la «barbarie» des violences contre les femmes, mais esquivant toute condamnation formelle de l’acteur au nom de la «présomption d’innocence».

Interrogé sur le même sujet sur BFMTV, le secrétaire national des communistes Fabien Roussel a pour sa part estimé que «le président de la République a commis une faute grave» en affichant son soutien à Gérard Depardieu. «Il a voulu faire diversion au lendemain du vote sur l’immigration», a-t-il affirmé.

Des manifestations lancées par des associations féministes ont eu lieu dans plusieurs villes de France jeudi soir contre le soutien affiché à Gérard Depardieu par Emmanuel Macron, également critiqué après l’annonce du nouveau gouvernement en raison de l’absence de femmes aux postes régaliens.