«J’ai vu les dents des petits. C’est cata. Elles sont noires, pleines de caries. Les dents de lait sont mortes, qu’est-ce qu’il en sera des définitives ?» Au téléphone avec une autre bénévole, Yasmine Boussalem raccroche. La présidente de l’association MyMaraude a le regard effaré. Devant elle, 34 femmes exilées et 28 enfants, dont des nourrissons, vivent toujours au milieu des rats et de l’insalubrité. Sous la pergola d’un parc de Bagnolet mardi 16 août, des bâches ont été attachées aux colonnes pour abriter, autant que possible, le campement de la pluie. Des orages sont annoncés pour la soirée. Du linge sèche sur les branches, quand d’autres habits sont rassemblés dans des sacs cabas. Tongs et baskets traînent au sol. Devant chaque tente, un seau : les enfants y sont lavés chaque soir à l’intérieur.
Ces Ivoiriennes, Maliennes et Somaliennes ont d’abord dormi rue de l’Epine-Prolongée, près d’un pont. Le 18 juillet, une opération de mise à l’abri a été enclenchée par