«Le sens d’une vie ne peut pas être réduit à sa fin.» Les mots sont de Valérie Theis, directrice adjointe de l’Ecole normale supérieure (ENS), comme pour résumer cette matinée en hommage, un an après son assassinat, à Cécile Poisson. Au 45 rue d’Ulm, dans un amphithéâtre bondé, des collègues, ses amies du collège et l’un de ses trois enfants se sont succédé afin d’évoquer la mémoire de cette universitaire reconnue, ancienne élève de l’Ecole. Il y a un an, le 20 mars 2023, elle était égorgée dans le hall de son immeuble par un homme déguisé en livreur. Son ex-mari, François-Xavier Hussherr, le meurtrier présumé, était arrêté quelques minutes plus tard avec l’arme du crime.
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Un an après ce féminicide, «la tristesse et la colère sont toujours là, mais elles n’auront pas le dernier mot», dit Valérie Theis. Pendant plusieurs heures, il a en effet été question d’une femme, d’une amie, d’une mère, d’une intellectuelle brillante et solide (lycée Louis-Le-Grand, ENS, Harvard), qui parlait l’anglais, l’allemand, l’espagnol, l’italien, l’hébreu biblique, l’hébreu moderne, le latin et le grec. Mais aussi d’une fille décrite tour à tour comme «drôle» et même «friponne», dit l’une de ses amies d’adolescence entre deux photos d’elle à la plage ou hilare dans une soirée étudiante. Une femme modeste qui «effaçait son génie», dit l’un de ses fils, qui aimait profondément les étés à Erquy (Côtes-d’Armor), les salades sans sauce et les impromptus de