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Justice

Site porno «Jacquie et Michel» : une partie des investigations close sans mise en examen

Le fondateur Michel Piron avait été mis en examen en 2022 pour complicité de viol et traite d’être humain en bande organisée, après le recrutement d’une femme en 2013. Pour les magistrats, le visionnage «ne permettait pas de discerner de signes évidents d’absence de consentement».

En mai et novembre 2024, les juges d’instruction avaient octroyé à Michel Piron le statut plus favorable de témoin assisté. (Thibaud Durand/Hans Lucas. AFP)
Publié le 02/10/2025 à 17h06

Un juge d’instruction chargé d’une enquête visant le site de porno amateur Jacquie et Michel a clos fin août, sans mise en examen, le volet concernant le fondateur de la plateforme pour complicité de viol, a appris jeudi l’AFP de sources proches du dossier, confirmant Paris-Match.

Dans ce volet, le créateur du site Michel Piron était soupçonné d’avoir, entre juillet 2012 et décembre 2013, recruté une femme pour la contraindre à un tournage pornographique, par l’intermédiaire d’un rabatteur.

Michel Piron avait été mis en examen en juin 2022 pour complicité de viol et traite d’être humain en bande organisée et placé sous contrôle judiciaire.

Mais, en mai et novembre 2024, les juges d’instruction lui ont octroyé le statut plus favorable de témoin assisté.

Les investigations n’ont pas permis «d’affermir ni de corroborer le soupçon»

Les magistrats ont considéré que le visionnage «ne permettait pas de discerner de signes évidents d’absence de consentement», selon des éléments de l’enquête obtenus par l’AFP.

Les juges ont par ailleurs estimé que les investigations n’avaient pas permis «d’affermir ni de corroborer le soupçon» de la plaignante d’avoir été «piégée», d’après ces éléments, les magistrats précisant qu’elle s’est «manifestée elle-même pour tourner sur la plateforme Jacquie et Michel».

Les deux autres personnes concernées par ce volet sont l’épouse de Piron et un acteur, qui ont toujours été témoins assistés, selon une source proche du dossier.

Signalements d’associations

Contactés par l’AFP, les avocats des parties n’ont pas donné suite ou se sont refusés à tout commentaire. Sollicité, le parquet de Paris n’a pas répondu.

Après l’avis de fin d’investigations rendu fin août par l’un des magistrats instructeurs, les parties ont trois mois pour demander des actes complémentaires, et le parquet dispose du même délai pour prendre ses réquisitions. Ce sera ensuite aux juges d’instruction de prendre la décision finale.

Ces investigations visant la plateforme Jacquie et Michel, incarnation du porno amateur, et plus largement l’industrie pornographique en France, ont été lancées en juillet 2020, après un signalement d’associations relayant des témoignages d’actrices dénonçant des «pratiques sexuelles hors normes et douloureuses» réalisées sans leur consentement.

Dans un autre volet de ce dossier, un ancien acteur et deux anciens réalisateurs ayant produit des vidéos pour différentes plateformes, dont Jacquie et Michel, ont été mis en examen pour viols, complicité de viols, proxénétisme en bande organisée et traite d’êtres humains en bande organisée.