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Un an après

Soumission chimique : pour les soignants, «l’électrochoc» du procès des viols de Mazan

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Un an après l’ouverture des audiences au retentissement national, les professionnels de santé se disent davantage sensibilisés à la détection du mode opératoire dont a été victime Gisèle Pelicot. En une année, la vigilance s’est accrue, tout comme les demandes de formation.

«Avec l’affaire des viols de Mazan, on est arrivé à un point de non-retour. Gisèle a donné le coup de grâce», selon la pharmacienne et fondatrice du Crafs, Leila Chaouachi. (Jonathan Blezard/Libération)
Publié le 01/09/2025 à 20h02

Tous partagent le sentiment amer d’un échec collectif. Les médecins interrogés par Libération s’identifient à leurs collègues ayant vu défiler, une décennie durant, une patiente aux symptômes peu spécifiques : fatigue, pertes de mémoire, douleurs gynécologiques… Ils se glissent dans leurs blouses, réunissant dans leur esprit les résultats des examens médicaux ayant jalonné son errance médicale – un scanner cérébral sans anomalie, un examen gynécologique révélant une lésion vaginale… Ils analysent ces pièces du puzzle n’ayant pas permis de délivrer cette femme des violences subies, s’interpellant intérieurement «et si ça avait été moi ?» Le nom de cette patiente, Gisèle Pelicot, 72 ans, a, depuis un an, fait le tour du globe. Son ex-mari, Dominique Pelicot, a été condamné à vingt ans de réclusion pour l’avoir sédatée durant plus de dix ans dans l’objectif de la violer et de la faire violer par des dizaines d’hommes recrutés en ligne. Au terme d’un procès de près de quatre mois à l’écho retentissant, les