«Il m’a fallu beaucoup d’années pour mettre le mot viol sur ce qui m’est arrivé, j’ai été violée d’autres fois après, parce que je n’avais pas mis le mot sur le premier.» Lio avait raconté en 2021 dans une interview à Télé-Loisirs sa prise de conscience du viol dont elle a été victime quand elle était enfant. Au magazine télé, elle relatait : «J’ai été violée par un proche de la famille quand j’avais 10 ans à l’arrière de la voiture de mes parents. Digitalement. Tranquillement, pendant que mes parents conduisaient, à côté de ma petite sœur [Helena Noguerra, ndlr] qui avait 3 ans.»
Cette fois, la chanteuse, très engagée pour le droit des femmes et contre les violences sexuelles, a décidé d’aller plus loin. Au magazine belge Max, sorti ce samedi, l’artiste donne l’identité de son agresseur : un ami de son beau-père. Son beau-père, Alberto Nogueira, vivait depuis qu’elle était toute petite avec sa mère, et est par ailleurs le père d’Helena Noguerra.Dans cette interview, Lio demande : «Pourquoi je suis si méfiante, que j’ai tant de pare-feu, que je me prépare comme à un combat de krav maga à chaque fois que je vais dehors ?» N’attend pas la réponse : «Comprenez bien… Ma vie est un combat de tous les jours. Il y a des matins [où] pour me lever et faire un café, c’est la fin du monde.»
«J’étais comme au bout d’un hameçon»
La chanteuse évoque aussi Christine Angot : «C’est sur ce tout petit bout de chose, uniquement, que je suis d’accord avec [l’écrivaine] : «on se débrouille». Et je suis sœur de tous les gens qui se débrouillent avec ce poids-là et trois fois rien dans la cagnotte.» Une référence à sa situation après la mort de son amie Marie Trintignant, quand, presque seule contre tous, elle martelait sur les plateaux télé que non, «l’amour n’apporte pas la mort». «Moi, je plaisais bien quand je chantais Banana Split, quand j’étais comme au bout d’un hameçon à me tortiller, tout en ayant du caractère. La violence s’est déchaînée quand j’ai arrêté de minauder et décidé de parler franchement, comme je le pensais», racontait-elle dans un entretien à Libération, l’été dernier. Elle y déplorait aussi que «rien ne change», malgré le mouvement #MeToo : «Tout bouge et rien ne bouge, parce que les hommes ne veulent pas perdre leurs privilèges. Ils veulent dominer. #MeToo, le grenelle, ce sont des alibis. Le backlash [«retour de bâton»] est là, les masculinistes ne reculent devant aucune violence.»
Mise à jour : actualisation ce samedi 16 mars à 18 h 25 avec le post Instagram de Lio qui affirme que contrairement à «la publication hier dans le Parisien et Libération, reprenant de manière erronée [ses] propos tenus dans le magazine belge Max, […] ce n’est évidemment pas [son] beau-père qui a pu commettre ce viol. C’est un de ses amis qui travaillait dans la même entreprise».