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Trop grosse, pas assez blanche… Qui décide qu’une femme est vulgaire ?

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Dans un ouvrage collectif dirigé par Valérie Rey-Robert, six autrices déconstruisent la notion de vulgarité, «outil puissant de contrôle social» utilisé «pour marquer les femmes des classes populaires comme déviantes ou inférieures».
Extrait de la série de photographies «Cagoles» de Lisa Miquet. (Lisa Miquet)
publié le 21 novembre 2024 à 16h47

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A Cannes, où a grandi l’autrice de ces lignes, il existait deux femmes panthères. Une mère et sa fille, habillées de leur robe féline de la tête aux pieds before it was cool. C’est-à-dire avant que le motif léopard ne se rhabille des auspices du bon goût, ou en tout cas du goût dominant trouvant là le moyen de s’encanailler un peu. Ces deux-là étaient devenues des mascottes pour les festivaliers parisiens débarquant chaque année en mai pour la grand-messe du cinéma. Tout ce beau monde les adorait. Elles avaient quelque chose de typique, des vraies cagoles bien de chez nous – même si elles venaient du nord de la France –, de ce vulgaire de la côte trop excentrique et trop bronzé dont on pouvait ramener le souvenir amusé à Paris : elles étaient follement exotiques.

C’est leur souvenir, et celui du regard de classe porté sur elles par tout un milieu, qui nous a sauté au vi