«J’ai toujours mes habitudes comme si j’étais avec [lui], de plier le linge comme il voulait que je le fasse, de surveiller derrière moi.» La voix chancelante, Valérie Bacot est revenue ce jeudi matin sur sa douloureuse reconstruction devant la délégation aux droits des femmes du Sénat. Jugée pour l’assassinat de son mari violent, qui l’a violée dès sa préadolescence avant de la battre et de la prostituer, Valérie Bacot a été condamnée en juin à quatre ans de prison, dont trois avec sursis. Elle est ressortie libre de la cour d’assises de Saône-et-Loire. Une décision de justice ayant fait date.
Dès l’entame de cette audition de deux heures, au bord des larmes, elle lâche : «J’ai vraiment honte de ce que j’ai fait, c’est vraiment compliqué pour moi d’avancer à cause de ça.» Le mot «honte» reviendra à plusieurs reprises, notamment lorsqu’elle évoque son étonnement face à ces quidams l’arrêtant dans la rue pour saluer son courag