Violences conjugales : 107 femmes tuées en 2024, une hausse de 11 % par rapport à l’année précédente

Six ans après le Grenelle des violences conjugales, le nombre de femmes tuées dans ces circonstances est toujours en augmentation. En 2024, 107 féminicides par conjoint ou ex-conjoint ont été recensés, un chiffre en hausse de 11 % sur un an, selon un rapport annuel du ministère de l’Intérieur publié au mois d’octobre. Au total, 138 morts violentes au sein du couple ont été enregistrées par les forces de l’ordre l’an dernier. Soit en moyenne, un décès tous les trois jours.

Concernant les victimes, 47 % des femmes tuées en 2024 avaient signalé ces violences à la gendarmerie ou la police nationale et parmi elles, 81 % avaient déposé une plainte. Une victime bénéficiait d’un dispositif «téléphone grave danger», deux victimes d’une ordonnance de protection et un auteur faisait l’objet d’un placement sous contrôle judiciaire selon l’étude : des outils développés après la mise en place «d’une stratégie nationale» par le gouvernement, censée prévenir, repérer et sanctionner les violences au sein du couple.

«Le profil type de l’auteur reste majoritairement masculin, le plus souvent en couple, de nationalité française et n’exerçant pas ou plus d’activité professionnelle. Il est majoritairement âgé de 20 à 49 ans», relève le ministère. Le rapport indique que 80 % des auteurs de ces meurtres sont des hommes, et que 31 % des faits étaient précédés d’une dispute, tandis que 16 % s’inscrivaient dans le contexte d’une séparation non acceptée.

Dans le détail, 90 % des féminicides et homicides conjugaux ont été commis au domicile du couple de la victime ou de l’auteur, précise l’étude, qui fait état de 49 usages d’arme blanche et de 34 usages d’arme à feu. Sept mineurs, victimes collatérales de ces féminicides, sont morts en 2024.