Le Carrefour de Puget-sur-Argens (Var) ressemble à tant d’autres. Les frigos dans le prolongement des caisses, les fruits et légumes au milieu et la boucherie dans le fond. Comme dans tout hypermarché, il faut traverser une galerie marchande un brin désuète, pousser son chariot à travers les rayons et ressortir par la caisse. C’est en parallèle de ce «parcours client» qu’un point d’accueil pour les victimes de violences conjugales a été installé en janvier. Chaque vendredi, un juriste tient une discrète permanence dans les bureaux du centre commercial. Un lieu d’accompagnement unique par son ampleur et sa situation.
«Un espace familier»
«Entre le magasin et le bureau [du juriste], il y a 15 mètres, compte le directeur de l’hypermarché, Paul Guia. Si quelqu’un achète une barquette de boucherie, deux minutes après il y est.» Il y a mille raisons d’aller au supermarché : pour faire le plein de la semaine ou parce qu’on a oublié les œufs, pour prendre du pain ou pour repérer les dernières promos. «C’est plus facile d’expliquer à son conjoint qu’on doit faire les courses qu’aller au commissariat. Il n’y a rien de plus anodin que le supermarché, estime Isabelle Choutet, directrice de l’Aaviv, l’association d’aide aux victimes d’infraction du Var. La neutralité du lieu est facile. En général, on fait les permanences au sein des services publics. Il faut aller dans un lieu avec tout le décorum : la gendarmerie, la police, le tribunal. Là, on est dans un espace famili