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Libération
Le billet de Sabrina Champenois

Violences conjugales : l’engagement des compagnies d’assurances souligne les carences dans la prise en charge des victimes

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Violences conjugalesdossier
Une récente initiative d’Axa ajoute l’hébergement (temporaire) d’urgence à l’accompagnement juridique et au soutien psychologique déjà pratiqués dans le secteur. C’est acter l’ampleur du fléau, mais aussi le manque de moyens mis en place par les pouvoirs publics.
Cette mesure souligne les carences persistantes des pouvoirs publics en matière de protection des victimes de violences conjugales et intrafamiliales, pourtant estampillées «grande cause nationale». (AXA)
publié le 18 avril 2025 à 17h30

Annoncée début avril, la mesure est ces temps-ci médiatisée par une campagne télévisuelle. On y voit une victime de violences conjugales (qu’attestent des ecchymoses au cou) qui, l’air inquiet, se hâte dans son appartement cosy, prend quelques affaires, enlève son alliance. A ses côtés, une autre femme, porteuse d’un badge professionnel, passe des coups de fil, la rassure d’un geste amical, puis l’aide à porter ses sacs vers la sortie. Le spot se conclut sur ce slogan : «Etre une femme ne devrait jamais être un risque.» L’assureur Axa fait ainsi la publicité de la mise en place, inédite, d’une aide au relogement d’urgence : la victime (et ses enfants le cas échéant) peut bénéficier de sept nuits «en hôtel, appart’hôtel» et «le transport vers le lieu de relogement et l’hébergement sont pris en charge». Il n’est pas exigé d’être titulaire du contrat d’assurance habitation, les échanges avec l’assureur via une ligne dédiée sont sécurisés et anonymisés. En revanche, «un dépôt de plainte est nécessaire dans les vingt-quatre heures suivant [le] relogement», sachant qu’«un avocat dont les frais sont pris en charge peut accompagner [la personne] dans cette démarche essentielle».

Les associations s’épuisent à chercher des fonds

On ne peut qu’applaudir, sachant qu’Axa rappelle s’engager contre les violences conjugales, aux côtés de différentes associations, depuis une dizaine d’années. Inclure ce