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Décryptage

Violences conjugales : qu’est-ce que le «suicide forcé» ?

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Une première plainte a été déposée contre un homme dont la compagne s’est donné la mort en janvier. La France est le premier Etat européen à reconnaître la circonstance aggravante du harcèlement moral.
Peu d’études rendent compte précisément de la réalité de ces violences mais le chiffre glaçant de 217 femmes qui se sont donné la mort après des violences psychologiques exercées par leur conjoint (ou ex) en 2018 a été avancé lors du Grenelle. (funky-data/Getty Images)
publié le 8 juillet 2021 à 11h05

Odile a mis un terme à sa vie le 1er janvier sur une plage de Toulon après des années de violences psychologiques infligées par son mari. Sa sœur Fadila et ses trois frères ont récemment déposé plainte pour «suicide forcé», une première action en justice depuis l’adoption de cette nouvelle infraction il y a près d’un an, rapporte le JDD.

La descente aux enfers aura duré dix ans pour cette femme décrite comme «pleine d’humour et de vie» par sa sœur. Contrôle de ses relations, de ses ressources, isolement, humiliation, dénigrement… L’avocat de la famille, Victor Zagury, parle au JDD d’«une souffrance visible de tous» et «d’un isolement résultant d’une situation d’emprise caractérisée». Contacté par Libération, il souhaite par cette plainte «mettre le parquet face à ses responsabilités» et faire de ce texte «une circonstance qui a des incidences concrètes, permet d’avoir des investigations sérieuses, poussées».

Qu’entend-on par «suicide forcé» ?

Ancienne avocate pénaliste spécialiste des violences conjugales, Yael Mellul a porté la reconnaissance de cette infraction. Coprésidente du groupe de travail Emprise et Violences psychologiques