D’une voix fluette, elle a entamé : «En fait, je me sens à ma place, mais pas vraiment à ma place.» Résumé timide des sentiments contradictoires et douloureux qui la traversent, deux mois après son procès. En juin, Valérie Bacot est ressortie libre de la cour d’assises de Saône-et-Loire, après avoir été condamnée à quatre ans de prison, dont trois assortis d’un sursis probatoire pour l’assassinat de son mari violent en mars 2016. Pendant des années, celui qui était au départ un beau-père incestueux, de vingt-cinq ans son aîné, l’avait violentée, la violant lorsqu’elle était adolescente, puis la molestant sans relâche et l’obligeant à se prostituer après l’avoir épousée.
Visiblement aussi émue qu’intimidée, la quadragénaire était conviée ce lundi place Beauvau, à l’occasion d’une conférence organisée sur le thème des violences conjugales. Deux ans après le grenelle gouvernemental sur le sujet, le ministère de l’Intérieur a organisé une «con