«Il ne me lâche pas», dit-elle à propos de son ex-conjoint. En déplacement à Dijon à l’occasion de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes ce vendredi, le chef de l’Etat s’est confronté pendant plus de quarante-cinq minutes aux témoignages de deux femmes victimes de violences conjugales. «J’ai subi des violences pendant vingt ans, j’avais peur que la justice ne m’écoute pas», a interpellé la première. L’enfer a commencé dès que le couple s’est installé ensemble. Eloignement de ses proches, violences économiques, menaces de mort… après 150 jours d’ITT cumulés, cette femme a fini par porter plainte et son ex-conjoint a été condamné à cinq ans de prison. «Je considère que c’est injuste car il ne fera pas cinq ans», a-t-elle déploré en notant que l’obligation d’éloignement soulevée par le Président «n’est qu’un papier». Cet échange au sein de la cité judiciaire de Dijon, auxquels quelques journalistes ont pu assister, a placé sous une lumière crue les insuffisances du système judiciaire français pour lutter contre ce fléau, c’est-à-dire sécuriser les victimes et éviter la récidive.
A lire aussi
La deuxième victime a relevé les tristes similitudes de son histoire avec celle déroulée précédemment : l’emprise, les insultes, puis les «objets tranchants au visage». «Plus je pleurais plus il rigolait. […] Les enfants sont témoins. Parfois, ma fille va prendre son petit frère pour le cacher sous son lit», a-t-elle lâché en l