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#MeToo

Violences sexuelles dans le milieu de la culture : la commission d’enquête parlementaire passe aux recommandations

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Fruit de six mois de travaux et de quasi 120 heures d’auditions, le rapport de la commission d’enquête parlementaire rendu ce mercredi dresse le tableau d’un secteur «surexposé» au risque de violences et propose des solutions.
Sur le tournage d’une série France Télévisions, en février à Montpellier. (Sylvain Thomas/AFP)
publié le 8 avril 2025 à 20h13

C’est une actrice anonymisée qui confie : «On m’a convaincue que c’est parce que je souffre qu’un réalisateur est heureux.» Une autre à qui un réalisateur a demandé «de [s]‘insérer un œuf dans le vagin en [lui] laissant entendre que, si [elle était] une vraie actrice, [elle serait] capable de le faire». Ou Anna Mouglalis, décrivant cette intensité recherchée chez les actrices y compris dans les silences, qu’elle appelle «vulnérabilité charismatique» et qui s’avère «particulièrement sensible chez les survivantes – d’inceste, de viol».

85 auditions et tables rondes, 118 heures d’échanges avec 350 professionnels, 87 recommandations au total. En 279 pages, le rapport de la commission d’enquête parlementaire sur les violences dans le milieu culturel dresse un diagnostic accablant pour les secteurs artistiques, tirant l’un après l’autre les fils d’une omerta tenace. Mise en place après les accusations de l’actrice Judith Godrèche contre les cinéastes Benoît Jacquot et Jacques Doillon, cette commission a ensuite été élargie aux secteurs «de l’audiovisuel, du spectacle vivant, de la mode et de la publicité».

Révélations terribles et inouïes sur le métier

Avortée lors de la dissolution le 9 juin, après un mois de travaux, elle avait été remise sur pied début octobre, sous la présidence de la députée Sandrine Rousseau (Les Ecolo