Parce que la libération de la parole ne peut fonctionner que si elle s’accompagne d’une libération de l’écoute, le gouvernement souhaite que les adultes exerçant auprès d’enfants suivent une formation à la détection des violences sexuelles. La ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, Aurore Bergé, a ainsi annoncé, dimanche 30 mars sur BFMTV, le dépôt d’un amendement à la proposition de loi sur les violences sexuelles et sexistes allant en ce sens. «Ce qu’on va faire dans le cadre de cette loi, c’est imposer une formation obligatoire à tous les professionnels qui sont au contact des enfants, les professionnels de la santé, du médico-social, les enseignants, les animateurs culturels, sportifs […], sur la détection des abus sexuels», a-t-elle revendiqué.
«Parce qu’un enfant ne verbalise pas forcément, mais un enfant s’exprime quand même […] sur les souffrances qu’il peut subir, et envoie des signaux aux adultes que nous, parents, amis, proches, professionnels, on doit savoir décrypter», a-t-elle poursuivi, évoquant «les troubles alimentaires, du comportement», les «troubles du sommeil». Car «si on n’est pas formé pour détecter le plus tôt possible, on n’arrivera pas à endiguer ces violences-là», a-t-elle estimé, qualifiant les violences sexuelles faites aux enfants de «fléau absolu», qui «se passe dans l’intimité des familles».
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L’amendement sera déposé au nom du gouvernement dès lundi 31 mars pour un examen «au Sénat ce jeudi», a précisé la ministre, «en espérant qu’il soit largement adopté». Il concernera, «dès la rentrée», tant la formation initiale et que la formation continue, des «enseignants, des médecins, des infirmiers, des sages-femmes, du personnel médico-social».
Aurore Bergé, qui avait déposé une proposition de loi rejetée à l’Assemblée lorsqu’elle était députée, a en outre réaffirmé vouloir «rendre imprescriptibles les crimes sexuels contre les enfants». «Je sais qu’à un moment on y arrivera, parce que c’est ce qu’on doit aux enfants», a-t-elle dit.