Drôle de sensation, que de regarder le pic rocheux d’une montagne, dressé haut dans le ciel bleu du Vercors, et de se dire que lui aussi pourrait s’effondrer sous votre nez. C’est un peu l’impression de Sylvie et d’Eric Catinaud, 50 et 54 ans, devant leur maison, sur le bord de la D1532, en ce vendredi 26 juillet au soir.
La veille, en début de soirée, ils ont entendu «un grondement». Habituée aux bruits de la route, Sylvie a d’abord pensé «à la bâche défaite d’un camion prenant le vent». Mais c’était trop long, «plus de deux minutes». Alors Eric est sorti, et c’est «tout le haut de la montagne» qu’il a vu tomber. Jeudi 25 juillet, à 19 heures, un pan du flanc nord du massif du Vercors s’est en effet décroché.
Chez les Farhi, à une centaine de mètres, Lyam, 20 ans, futur étudiant en école d’ingé, est en train de jouer à l’ordinateur dans le salon quand il entend le même fracas. Lui pense d’abord à un avion de chasse, qui survole régulièrement la maison. Ou plutôt «à une bonne dizaine», vu l’ampleur du bruit. Il se précipite dehors, de la fumée attire son œil, un peu plus loin sur la gauche… «Et je vois la montagne tomber en direct.» Lyam et ses sœurs jumelles, Lola et Tessa, 15 ans, prennent leur vélo et vont voir «l’étendue des dégâts». «C’est un peu comme un tsunami de terre qui a raviné les champs. Ç’a gondolé le sol tellement les rochers étaient lourds», raconte-t-il.
«La montagne est descendue sur