Stéphanie Billion s’arrête devant la grille. «On va entrer dans le jardin. Avant, regardez, j’ai cueilli une jolie fleur.» Un «ouaaaaaaaaah» collectif explose. «Ça s’appelle une giroflée. Vous allez voir, ça sent très bon.» L’enseignante fait danser les pétales aux couleurs chaudes sous les narines de chaque élève de sa classe maternelle de petits-moyens. Puis la troupe pénètre dans l’espace situé en contrebas de l’école Pérochon de Saint-Maixent-L’Ecole (Deux-Sèvres) pour son grand bol d’air hebdomadaire. Une demi-journée par semaine, Stéphanie Billion fait classe dehors. Un concept qui explose ces derniers mois, en réponse au Covid et aux confinements. Dans le département, un des plus en pointe sur le sujet, plus de 120 classes s’y sont mises, le double d’avant la pandémie.
Les enfants, bottes aux pieds, certains équipés de surpantalons en k-way, s’assoient sur des bâches, entourés par les poiriers. Ce jeudi, la classe a un invité d’honneur : le printemps. Stéphanie lit à sa petite assemblée un livre sur le sujet : «Je me réjouis quand je vois bourgeonner les arbres». «Bernadette, tu vas nous chercher un bourgeon ?», lance l’enseignante à son Atsem (agente territoriale spécialisée des écoles maternelles). Le cadre offre cette chance de pouvoir ancrer la littérature dans le réel. La lecture terminée, la voix de Michel Fugain s’échappe de la mini-enceinte de Stéphanie : «Le printemps est arrivé, sors de ta maison /Le printemps est