Tout a commencé par un feu de poubelle devant le lycée polytechnique Gustave-Eiffel de Cachan (Val-de-Marne), ce mardi 5 mars au matin. Il est presque 8 heures et 200 personnes sont présentes devant les portes de l’établissement, pour la plupart des jeunes hommes. Un blocus qui s’inscrit dans un contexte particulier autour du lycée : fin février, 90 professeurs et membres de la communauté éducative avaient exercé leur droit de retrait pour demander des rénovations de ce bâtiment qui accueille plus de 2 000 élèves. Les enseignants se plaignaient notamment de fuites d’eau dans des salles de classe, de pluie dans certains couloirs, de la présence de rats, de salles non chauffées ou encore d’un manque de professeurs avec des absences non remplacées.
Ce mardi matin, «200 personnes se sont rassemblées et ont bloqué l’entrée de l’établissement. Des projectiles ont été lancés sur les forces de l’ordre, deux véhicules […] ont été dégradés», affirme une source policière, qui précise qu’une personne a été interpellée.
De nombreuses vidéos des échauffourées de la matinée ont été publiées sur les réseaux sociaux. Sur une vidéo relayée sur X (anciennement Twitter) par le Syndicat des cadres de la sécurité intérieure, on peut voir de nombreux jeunes s’en prendre à deux véhicules, un de la police municipale et l’autre de la mairie. La façade de l’établissement a été en partie noircie par les flammes.
Ce matin un blocus d'étudiants a dégénéré devant un lycée de #Cachan attaqué par des individus cagoulés.
— Officiers et Commissaires de police (@PoliceSCSI) March 5, 2024
Un véhicule de la #police municipale a été caillassé, une voiture retournée, des poubelles incendiées.Inadmissible !
pic.twitter.com/QC8IlY9abb
Valérie Pécresse, la présidente de la région Ile-de-France qui a autorité sur les lycées franciliens, a dénoncé sur X «les violences devant le lycée de Cachan et les dégradations qui ont été commises». La région va porter plainte, a-t-elle annoncé, et une brigade régionale de sécurité, ces patrouilles mobiles de cinq agents qu’elle a instituées, «va être déployée pour ramener la sérénité sur le site».
Je condamne les violences devant le lycée de #Cachan et les dégradations qui ont été commises. La région @iledefrance porte plainte. Une brigade régionale de sécurité va être déployée pour ramener la sérenité sur le site. https://t.co/Ol2DWgCN9v
— Valérie Pécresse (@vpecresse) March 5, 2024
«Nos enfants ont vu des groupuscules, venus cagoulés pour bloquer les entrées du lycée par des poubelles et semer la panique en jetant des projectiles sur les pompiers», a pour sa part assuré Diane Merlin, présidente du bureau de la fédération des parents d’élèves FCPE du lycée. Selon elle, les «casseurs» de ce mardi matin sont «venus sans aucune revendication». «Nous condamnons les émeutes qui se déroulent ce matin [mardi] devant notre lycée», a-t-elle insisté.
Avant que le blocus ne dégénère, 300 élèves ont pu rentrer dans le lycée et ont eu cours normalement, selon RMC. «Ceux qui commençaient les cours plus tard ont été prévenus par l’administration des événements, qui leur a demandé de ne pas venir avant que la situation ne soit revenue à la normale», précise une source académique de l’académie de Créteil auprès de la radio. Dénonçant également les «violences inacceptables» commises durant la matinée, la maire (PS) de Cachan, Hélène de Comarmond, a appelé dans un communiqué la région à «déclencher en urgence des travaux» dans l’établissement.