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Discrimination

A Centrale Lille, l’onde de choc après la révélation d’un groupe WhatsApp raciste

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Après la révélation de l’existence d’un groupe WhatsApp rassemblant des échanges racistes entre étudiants, qui a entraîné l’ouverture d’une enquête, l’école d’ingénieurs a lancé une procédure disciplinaire. Les étudiants, eux, craignent les retombées sur la réputation de l’école.
L'école centrale de Lille. (DR)
par Stéphanie Maurice, correspondante à Lille
publié le 17 janvier 2023 à 20h12

Le groupe WhatsApp, qui portait le nom sans équivoque de CentRacisme, rassemblait une trentaine d’étudiants de première année de Centrale Lille, école d’ingénieurs prestigieuse. Soit 10 % de la promo de 300 élèves. Le parquet de Lille a ouvert une enquête pour «incitation non publique à la haine raciale et à la discrimination», après un signalement le 22 décembre dernier de la direction générale de l’école, copies d’écran à l’appui. Des faits qui, si la justice considère qu’il s’agit d’une discussion privée, constituent une infraction punie par une amende de 1 500 euros au plus.

Les échanges, sous couvert d’humour, sont explicites : un montage photo d’un Indiana Jones en Lego, avec son fouet levé, sur une image d’archives en noir et blanc d’esclaves, le dos courbé dans un champ ; une question, «entre nous, que pensez-vous des noirs ?», un emoji qui vomit, et une réponse, lapidaire, «nigger». Une discussion porte sur la qualité du travail des Ouïghours, un participant constatant «bah ouais, ça coûte moins cher à acheter».

Cette affaire est sortie grâce au témoignage d’un élève de deuxième année âgé de 23 ans, Amara Sidibé. Amateur de réseaux sociaux, il a une communauté de 5 000 personnes sur TikTok pour ses vidéos de vulgarisation sur la tech et la programmation. Courant décembre, il a posté un face caméra au ton grave, repris par Konbini, où il pose les faits, alertant sur le racisme dans les grandes écoles. «Je ne pouvais pas supporter de lire