Des cris fusent, des ballons volent, des rires éclatent. C’est mercredi, jour sans école, et les enfants de Bollwiller investissent la Maison des jeunes et de la culture (MJC) comme une cour de récréation géante. Dans cette petite commune de 4 100 habitants du Haut-Rhin, nichée entre Mulhouse et les premiers contreforts vosgiens, la MJC joue un rôle central. Depuis 1959, elle est un pilier de l’éducation populaire dans ce territoire semi-rural, aux allures de bourg pavillonnaire. Le lieu reflète la mixité sociale du secteur, entre classes moyennes et héritage ouvrier, dans cet ancien bassin minier de la potasse d’Alsace où les derniers puits ont fermé il y a une vingtaine d’années.
Une trentaine de jeunes de 3 à 11 ans s’éparpillent dans l’une des grandes salles de la MJC, aux murs de bois nervuré. Foot d’un côté, ping-pong de l’autre. Joues écarlates, front en sueur. Dehors, la canicule écrase tout. Alors on reste à l’intérieur, sous l’œil attentif des animateurs. Manon, 10 ans, short à fleurs, frange retenue en queue-de-cheval : «Ils sont gentils et les activités sont bien. Je me sens plus libre ici parce qu’à l’école on n’a pas le droit de faire g