Il fait encore nuit. Paris s’éveille dans le VIe arrondissement. A deux pas de la gare Montparnasse, devant l’école élémentaire Littré, les parents accompagnent leurs enfants au compte-goutte. Il est à peine 8 heures ce lundi 15 janvier. En passant le grand portail bleu, les professeurs saluent les équipes du secrétariat, sur leurs gardes. Les premiers témoignages sont timides, nombreux sont ceux qui refusent de s’exprimer. «Je sais que beaucoup de choses ont été dites sur l’école, mais je préfère ne pas m’exprimer là-dessus», confie une enseignante. Lui emboîtant le pas, une de ses collègues salue Guy, venu, comme tous les matins, amener «la petite dernière» à l’école. «Elle a raison la ministre, elle est dysfonctionnelle cette école», lance le père d’élève, caustique : ce lundi matin, le bouton de la porte d’entrée a décidé de ne fonctionner qu’une fois sur deux.

La mèche a été allumée vendredi par la nouvelle ministre de l’Education elle-même, avant de s’embraser au fil du week-end. Questionnée sur le choix de mettre ses enfants dans l’enseignement privé catholique, au sein du