Depuis la rentrée, le lycée Fulgence-Bienvenüe de Loudéac (Côtes-d’Armor) vit au ralenti. Près de 85 % des enseignants de la voie générale et technologique sont en grève, les cours ne sont quasiment pas assurés. En cause : la fermeture de la cinquième classe de seconde, confirmée fin août, qui a conduit à refuser une quinzaine d’inscriptions – y compris d’élèves du secteur – et à orienter certains jeunes vers le lycée privé Saint-Joseph voisin, avec la promesse d’un hébergement… dans l’internat public. «Quand on a appris ça à la prérentrée, ça a été la goutte d’eau», raconte Hélène Postal, professeure de SVT, syndiquée à SUD éducation.
Un territoire pauvre et isolé
Situé en Centre-Bretagne, à la frontière des Côtes-d’Armor et du Morbihan, le lycée Fulgence-Bienvenüe recrute sur un secteur rural et pauvre, qui s’étend sur 35 kilomètres à la ronde. Sur les 46 collèges du département, seuls trois sont classés en éducation prioritaire, dont deux qui alimentent directement le lycée. Fulgence-Bienvenüe affiche l’indice de position sociale (IPS) le plus bas du département, et l’un des plus faibles de l’académi