Nathalie Coste s’est improvisée attachée presse, en décembre 2018, pour évoquer un moment hors du temps. Cette année-là, la photo de 151 lycéens scolarisés à Mantes-la-Jolie fait le tour de France, puis du monde : entourés de policiers, agenouillés, mains sur la tête après des mobilisations étudiantes tendues à l’extrême – on aurait cru des prisonniers de guerre, en France. Sur place, un scénario se dessine, appuyé par Nathalie Coste, professeure d’histoire-géographie et témoin de l’événement : les coupables de violences se sont évaporés (ils ont l’habitude), laissant les autres se faire prendre et ramasser pour eux dans une mise en scène indigne. Elle dit, aujourd’hui : «C’est le moment le plus difficile de ma carrière. Je suis née ici, j’ai peut-être un peu plus l’habitude de certaines violences sociales. Des jeunes profs se sont effondrés. Ils pleuraient.» L’affaire ira moins loin que les images. Elle se terminera par un rappel à la loi pour les deux tiers des agenouillés.
En juin dernier, l’enseignante de 57 ans a annoncé son départ du lycée Saint-Exupéry, où elle a passé près de quarante ans et enfilé tous les costumes. Elle y a étudié et bossé comme surveillante. Elle a activement participé aux Cep (Conventions d’éducation prioritaire), permettant à des lycéens modestes d’intégrer Sciences-Po : «Je voulais absolument travailler i