La banderole, en lettres rouges et noires, a été accrochée il y a une semaine sur les grilles du collège Alexandre-Dumas, établissement du 14e arrondissement de Marseille : «L’amiante c’est fini, luttons pour nos vies», dit le texte, assorti d’une tête de mort. Fafwa et Kerina, 13 ans, partent déjeuner ce jeudi 6 juin. «La banderole ? C’est les profs, croit savoir Kerinan, élève en cinquième. Y a une espèce de virus dans le collège et les profs ne veulent pas risquer leur vie, du coup ils ne font pas cours.» L’«espèce de virus» en question est en réalité de l’amiante : le 28 mai, une vingtaine d’enseignants et de personnels du collège ont en effet exercé leur droit de retrait après avoir pris connaissance du dossier technique amiante (DTA), attestant de la présence du matériau cancérigène dans plusieurs endroits de l’établissement, notamment les sols des couloirs et de plusieurs salles de classe. Or, dans plusieurs zones pourtant quotidiennement foulées, les dalles sont fortement usées, laissant craindre, pour les personnels mobilisés, une exposition potentielle. Depuis une semaine, ils se relaient donc devant l’établissement pour informer les parents et demander de
Reportage
A Marseille, des enseignants en droit de retrait face au risque d’exposition à l’amiante : «Ça fait onze ans qu’on ne nous protège pas»
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A Marseille, de nombreux établissements scolaires se trouvent dans des états de délabrement avancé. A l'école primaire HLM-Perrin, le 28 janvier 2016. (Patrick Gherdoussi/Libération)
publié le 7 juin 2024 à 14h30
(mis à jour le 7 juin 2024 à 16h50)
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