Il est midi et demi, les CE2 B attendent patiemment leur tour devant la porte de la cantine pendant que les «tatas», charlottes et masques de rigueur, s’activent pour désinfecter le réfectoire entre deux dressages de tables. Les tatas, c’est le nom que l’on donne à Marseille aux Atsem (Agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles) et aux agents de cantine, principalement des femmes. «Avec le nouveau protocole sanitaire, on n’a plus le droit d’utiliser le self. Depuis octobre, on opère quatre services au lieu de deux et ils se font à l’assiette, avec désinfection obligatoire entre chaque passage. On est dans le speed tout le temps, c’est l’horreur», explique Samia, responsable de restaurant scolaire à l’école Capelette-Mireille Lauze, dans le 10e arrondissement de Marseille. Ce 8 mars, jour de rentrée des vacances d’hiver, il y a 216 élèves de primaire à nourrir et pas une minute à perdre : ils ont faim. Malgré la cadence, les trois tatas qui gèrent la cantine essaient d’accorder une attention particulière à chaque enfant. «Mais c’est difficile, ça stresse aussi les petits», s’attriste Nathalie, vingt ans de métier. «C’est pas humain de travailler à la chaîne comme ça», maugrée sa collègue en remplissant les pichets d’eau.
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En ce retour de vacances, entre 45 000 et 55 000 repas vont être servis car aujourd’hui, fait exceptionnel depuis des mois, toutes les cantines des 472 écoles maternelles et primaires marseillaises sont en fonction. Une premièr