Menu
Libération
Reportage

A Mayotte, à quelques jours de la rentrée scolaire : «On va devoir réinventer l’école»

Article réservé aux abonnés
Cyclone Chidodossier
Alors qu’une grande partie des établissements ont été détruits par le cyclone Chido il y a un mois, le personnel éducatif mahorais fait ce lundi 20 janvier sa rentrée administrative. La semaine prochaine, ce devrait être au tour des élèves, dans des conditions encore floues.
Une bonne partie des bâtiments du lycée Bamana à Mamoudzou a le toit arraché ou effondré et de nombreuses salles de classe sont recouvertes de débris. (David Lemor/Libération)
publié le 19 janvier 2025 à 16h54

Peu importe où l’on se place dans la salle de classe des CE1 de l’école de Combani, on voit les nuages dehors. Pas besoin de regarder par la fenêtre : il suffit de lever les yeux vers le ciel. Du grand plafond en tôle, au moins la moitié a disparu. Au sol, des feuilles sont éparpillées, mélangées à des ardoises et des restes de craies. Il ne reste plus qu’une chaise, quelques tables tordues et deux armoires remplies de cahiers. Avant que Chido ne ravage tout, les élèves étudiaient les jours et les mois de l’année et apprenaient à lire l’heure, découvre-t-on en feuilletant leurs pages.

Le cyclone est passé sur Combani mi-décembre, mais quand on se balade dans l’école de ce village du centre-ouest de Mayotte ce 16 janvier, on a l’impression que la catastrophe a eu lieu la veille. Chaque salle a sa particularité. Il y a celle où il y a tellement de cahiers et de meubles dans tous les sens qu’on ne peut même pas y accéder. Cette autre où s’est formée une mare d’eau stagnante qui grouille de moustiques. Ou encore celle-ci, où un mur entier a carrément été arraché.

Tee-shirt rose enfoncé dans son pantalon blanc, béret sur la tête, Abdou Moussa traverse la cour pour se rendre dans sa maison située juste derrière. Sa plus jeune fille est scolarisée en CE2 ici, explique-t-il. Enfin, «ell