7 h 30, jeudi 29 février. Tandis que le jour se lève sur le quartier du Chemin-Bas d’Avignon, à Nîmes (Gard), trois enseignants tendent un grand tissu blanc sur les grilles vertes de l’école élémentaire Georges-Bruguier. L’établissement est situé dans un quartier exposé aux violences incessantes du trafic de drogue. Comme dans celui de Pissevin, Chemin-Bas a été marqué dans sa chair le 20 février, avec la mort par balles d’un homme, tué devant son fils de huit ans. En lettres capitales peintes en vert, le message de la banderole s’affiche : «SOS quartier en détresse».
«On voudrait se faire entendre, qu’il y ait une présence policière pérenne sur le quartier», dit l’une des enseignantes, qui a refusé de communiquer son identité, comme ses collègues. Aussitôt, ils se dirigent vers l’école maternelle Jean-Zay, toute proche, pour accrocher la même banderole. Et enchaînent avec deux autres écoles de ce quartier populaire, très dense, où 60 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, ce qui lui a valu d’être classé depuis longtemps quartier prioritaire de