Jusqu’à cette année, les élèves détenteurs d’un bac professionnel n’avaient pas le droit de postuler à Sciences-Po Paris. Interdit. Si la barrière administrative est désormais levée, la marche est encore haute pour permettre à ces bacheliers aux parcours personnel et académique souvent cabossés de prétendre intégrer la prestigieuse grande école. Voilà pourquoi Sciences-Po Paris et Une voie pour tous, association de valorisation de la voie pro, ont décidé de lancer, à partir de janvier, une expérimentation visant à accompagner, durant trois ans, des lycéens professionnels.

Une approche basée sur le modèle des conventions d’éducation prioritaire (CEP), qui offrent depuis plus de vingt ans un accompagnement à des lycéens de quartiers populaires, scolarisés en voies générale et technologique, afin de leur permettre d’intégrer l’institut d’études politiques. «C’est un programme à 360, où on redonne confiance aux élèves, on les renforce sur les socles de base qui ne sont, pour beaucoup, pas acquis, et ensuite on les fait monter en compétences sur la partie académique pour qu’ils puissent être au même niveau que les autres», décrypte Dylan Ayissi, fondateur d’Une voie pour tous et lui-même ancien élève de lycée pro. Car à Sciences-Po, on est clair : pas question de revoir à la baisse les critères d’admission.

Trois établissements ont été sélectionnés – un urbain (Maryse-Condé à Sarcelles, dans le Val-d’Oise), un rural (l’Authie à Doullens, dans la Somme) et un ultramarin (Hyac