Moins de deux mois après sa mise en retrait, Mathias Vicherat est sur le retour. Cet ancien camarade de promotion d’Emmanuel Macron à l’ENA va retrouver, lundi 29 janvier, son poste de directeur de Sciences-Po Paris, assure l’école mercredi 24 janvier auprès de Libé, confirmant une information du Parisien. Placé en garde à vue le 3 décembre avec son ex-compagne, tous deux s’accusant mutuellement de violences conjugales, Mathias Vicherat avait proposé une semaine plus tard sa «mise en retrait provisoire».

Elle n’avait cependant pas satisfait tous les étudiants. Plusieurs syndicats et collectifs féministes avaient fait part de leur désarroi. Une manifestation avait eu lieu devant l’entrée principale de l’établissement et une pétition avait été lancée. Alors ministre des Solidarités et des Familles, Aurore Bergé avait pour sa part estimé que «les conditions de son maintien sont compliquées» et qu’il fallait que le directeur de l’école soit «a minima» mis en retrait le temps de l’enquête. D’autres arguaient au contraire que cette affaire aux contours flous relevait du cadre privé et n’entachait en rien sa capacité à diriger la prestigieuse école.

Si ni Mathias Vicherat ni son ex-compagne n’ont déposé plainte, une enquête préliminaire, ordonnée par le parquet de Paris, est toujours en cours. Ce qui ne l’empêche pas de reprendre ses fonctions la semaine prochaine, a donc estimé l’institution. Dans un mail envoyé au personnel et aux étudiants le 19 décembre, la présidente de la Fondation nationale des Sciences politiques, Laurence Bertrand Dorléac, évoquait déjà le 29 janvier comme la «data à laquelle la mise en retrait de notre directeur prendra fin».

Depuis, explique Le Parisien, plusieurs réunions ont eu lieu. La commission de déontologie de Sciences-Po a, dans un avis consultatif mi-janvier, estimé qu’il n’était pas possible de «conclure à un manquement aux principes déontologiques de la charte». Une autre réunion s’est tenue mardi, entre les différents bureaux de l’école (conseil d’administration, conseil de l’Institut, conseil scientifique, conseil de la vie étudiante et de la formation), actant définitivement du retour de Mathias Vicherat et précisant les modalités le concernant. Ces dernières seront communiquées «d’ici la fin de semaine», assure Sciences-Po.

Dans un communiqué publié ce jeudi 25 janvier, l’Union étudiante Sciences Po dénonce «l’acte II du naufrage». «Une fois de plus, la direction fait preuve d’un cruel manque de respect et de considération envers toutes les victimes de violences sexistes et sexuelles», dénonce le texte, prévenant que «la mobilisation étudiante se poursuivra jusqu’à [la] démission» de Mathias Vicherat.

Mise à jour : jeudi 25 janvier à 13h11 avec l’ajout du communiqué de l’Union étudiante Sciences Po.