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Affaire Bétharram : une plainte déposée en 1996 contre l’établissement évoquait déjà des «sévices et traitements dégradants»

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Affaire Notre-Dame de Bétharramdossier
En février 1996, la plainte d’un père dénonçant les violences subies par son fils à l’institut Notre-Dame-de-Bétharram marque le début de l’affaire judiciaire. Une brèche qui se refermera cependant rapidement.
L'avocat Jean-Francois Blanco à Pau lundi 17 février. (Quentin Top/Hans Lucas. AFP)
publié le 19 février 2025 à 18h24

La première brèche. Le 20 février 1996, Jérôme (1), le père de Marc, jeune pensionnaire de l’institut Notre-Dame-de-Bétharram, dépose la première plainte contre l’établissement, ouvrant la voie à une affaire judiciaire toujours en cours.

En 1996, la plainte mentionne déjà des violences physiques infligées aux élèves de l’institut. Sous la plume de son avocat Jean-François Blanco – par ailleurs élu écologiste d’opposition à Pau –, Jérôme saisit le parquet de Pau pour «violences volontaires sur la personne de leur fils Marc» et «sévices et traitements dégradants» commis par le surveillant général et un élève-surveillant de première. Dans le courrier de trois pages, que Libération a pu consulter, il explique que les deux hommes s’en sont pris à son fils, élève de quatrième, à deux reprises au cours de l’année 1995.

Le 31 janvier 1995, le surveillant général «frappe violemment [Marc]», pour une blague sur un verre cassé. La gifle est si violente qu’elle provoque «un traumatisme direct sur l’oreille gauche», précise maître Jean-François Blanco dans la plainte. La semaine suivante, l’adolescent est hospitalisé dans une clinique paloise «pour une intervention chirurgicale». Marc perd 40 % de ses capacités auditives.

«A ma surprise, c’est l’institution qui a été défendue»

Le 5 décembre 1995, pour sanctionner Marc «sans la moindre raison valable», poursuit la plainte, un élève-surveillant lui a ordonné de se rendre sur le perron. «Dépêche-toi sinon je t’y amène à coups de tartes et de pieds