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Procès

Affaire Evaëlle : pour la première fois, une professeure est jugée pour harcèlement sur une élève, qui s’était suicidée

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Après avoir subi les brimades d’une enseignante, l’élève de sixième avait subi celles d’autres élèves, avant de se suicider en 2019. Les méthodes de Pascale B. sont jugées cette semaine à Pontoise.
Photographies d'Evaëlle prises en 2019. (Aurélia Moussly/AFPTV.AFP)
publié le 9 mars 2025 à 20h43

Dans ses évaluations professionnelles, Pascale B. apparaît comme une enseignante expérimentée, sérieuse et dynamique. Un portrait élogieux, à l’inverse de celui dressé par nombre de ses anciens élèves. Qui racontent les humiliations infligées par cette professeure de français, capable de parler «comme un chien» à ses têtes de Turc, toujours des élèves en difficulté, en les isolant au fond de la classe et en les rabaissant. «Elle nous traite de crétins», «elle me disait que mes questions étaient bêtes», «elle m’a dit qu’elle ne pouvait plus rien faire avec moi et que je devais retourner en CP», se souviennent ces collégiens qui en pleuraient et perdaient totalement confiance en eux.

Pascale B., 62 ans aujourd’hui, sera jugée ces lundi et mardi 10 et 11 mars au tribunal correctionnel de Pontoise (Val-d’Oise) pour des faits de harcèlement moral envers trois élèves mineurs scolarisés en sixième entre 2018 et 2019 au collège Isabelle Autissier d’Herblay (Val-d’Oise). Parmi eux, Evaëlle, 11 ans. Le 21 juin 2019, à la fin de son année scolaire en sixième et alors que la famille s’apprête à partir en vacances, la collégienne accroche son foulard à l’un des barreaux de sa mezzanine. Si l’enquête n’a pas démontré de lien direct entre le harcèlement et le suicide d